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Quelles élections pour le Mali ?

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«Les délais tiennent compte des difficultés techniques» expliquait le ministre Moussa Sinko lors de la conférence de presse où ont été révélé les dates du 7 et 21 juillet pour les élections présidentielles maliennes. C’est au même moment que les élections législatives se dérouleront, ce qui permettra ainsi au Mali de renouveler ses instances politiques.

Au temps de la guerre aphone suit le temps de la cacophonie politique

Après l’opération Serval qui fût une réussite rapide mais étonnement silencieuse, le Mali va rentrer dans une période dédiée à la restructuration de son Etat.

Les autorités des pays voisins et amis ont immédiatement mis un point d’orgue à la mise en place d’élections libres dans ce pays. Cet appel à l’expression démocratique est la dernière remontrance étrangère pour que le Mali se (ré) empare de sa légitimité bafouée.

En effet, depuis le coup d’Etat du 22 mars, le Mali souffre d’une gouvernance vacillante influencée proportionnellement par un triumvirat composé de l’armée, du gouvernement et du président par intérim Dioncounda Traoré. Ces trois instances endurent également des troubles en interne. L’armée en premier lieu qui se livre à une guerre des couleurs, le président par intérim qui est jugé trop faible et enfin le gouvernement qui tâtonne à vue sur la plupart des dossiers (éducation, justice,  économie).

Ces élections  devraient donc vu la détresse être suivies de près par les puissances étrangères. D’abord par les pays voisins, ensuite par la France qui chapeaute l’opération militaire  puis par l’Organisation des Nations unies et la Cédéao.

Pour autant ces élections posent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent. Ainsi les questions à poser sont : quelles sont les conditions pour que la communauté internationale s’estime satisfaite de cet événement ? Le gouvernement malien, avec à sa tête  Diango Cissoko, a-t-il eu le temps de résoudre le problème des fichiers électoraux en si peu de temps (chose qui avait pris de longs mois sous la présidence d’ATT)? A quelle participation peut on s’attendre (les jeunes ultra majoritaires dans le pays votent traditionnellement très peu) ? Quelques jours après la déclaration de Moussa Sinko, des voix s’élevaient déjà pour calmer les ardeurs du ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de l’aménagement du territoire.

Le début d’une nouvelle ère ?

D’un point de vue strictement politique la question qui vient à se poser est: est ce que le choc de la crise que traverse le Mali depuis un an a été suffisant pour bousculer une classe politique séculaire?

Ibrahim Boubacar Keita dit IBK fait mine de favori autant en France qu’au Mali. Pour autant il fait partie de la vielle génération avec ses 68 printemps. Ancien premier ministre, ancien président de l’Assemblée Nationale, trois fois candidat aux élections présidentielles si l’on compte celle avortée de 2012, il est le patriarche inébranlable qui bénéficie d’un large soutien populaire.

Malgré cela et la surreprésentation des partis politiques de grande envergure au Mali il existe plus de 100 partis politiques. Après un bouleversement de cette ampleur, ces derniers ont peut être l’occasion de se révéler dans les interstices médiatiques que laisse l’organisation d’une élection. Après l’effort de guerre se révèlent souvent des destinées.

Pourtant, tout porte à croire que les guerres politiques reprendront avec la bataille qui s’annonce entre l’Adema-pasj, le RPM, l’UDR et le parti Sadi. Bataille politique très certainement suivie d’un large consensus autour du potentiel vainqueur, étant donné que le but est d’atteindre le pouvoir, sans même avoir établi un programme politique sérieux sur lequel s’appuyer.

Il faudra  aussi compter sur le capitaine Sanogo, populaire dans certains milieux et grandi de son irruption sur la scène politique malienne par son coup d’Etat.

L’état des finances

Dans tous les cas le nouveau président héritera d’un pays en détresse financière. Le Mali  s’est vu coupé d’une grande partie de ses revenus par le gel des aides au développement durant la période post coup d’Etat. Ces aides constituent une grande partie de l’économie du pays que le nouveau président se devra de relever.

Tom Piel

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